Ces derniers jours, il a fait particulièrement beau en Normandie, j’ai pu aller marcher à nouveau sur les Quais de Rouen au bord de la Seine, comme à mon arrivée dans cette région en août dernier. S’il y a bien une chose qui me manque terriblement du Sud, c’est bien le soleil. En matière de beau temps, je pense qu’on peut définitivement faire mieux que la région normande. Parfois en une seule journée, on peut passer par les quatre saisons réunies avec suppléments de grêle, de pluie, de vent et de chaleur intense.
Malgré tous ces changements climatiques, le Nord n’est pas si froid qu’il n’y paraît. Quand je quittais le Sud, tout le monde me mettait en garde. << Au Nord, ils sont racistes >>, << au Nord, ils sont très fermés >>, << au Nord ils n’aiment pas les étrangers, fais attention ! >>. Bilan de l’expérience : rien n’est vrai, en tout cas MOI, je ne l’ai pas ressenti. Ici à Rouen, je me sens comme un poisson dans l’eau. J’ai tissé très vite de bons liens avec des personnes que j’ai rencontrées ici et surtout, j’ai rapidement dépassé ma peur de l’inconnu. Je ne pense pas qu’il y ait une région de la France dans laquelle on subit le plus le racisme que d’autres. Il y a juste des gens, qui créent certaines situations dans certains contextes qui donnent lieu à du racisme (déguisé ou pas).
Trêve de bavardage ! Je vous disais donc (avant de commencer à divaguer dans tous les sens), que le soleil a fait son grand retour sous les cieux rouennais et que j’ai pu à nouveau me promener en plein mois de mai, dans cette magnifique ville sous une température digne d’une ville tarnaise. Pour ce faire, j’ai choisi d’aller avec mes amies dans un coin incontournable de Rouen : Les Quais ! Les quais de Rouen sont en réalité les abords de la Seine. A mon arrivée dans cette ville, j’ai pu constater que celle-ci se divisait en deux, une partie Nord située sur la rive droite de la Seine et une partie Sud de la ville située sur la rive gauche. Les Quais étant communs aux deux rives, on a donc décidé de longer ceux-ci de part et d’autre de la Seine.
Pour effectuer cette si belle et longue promenade, j’ai choisi d’arborer mon cher et tendre Dashiki. Pour la petite histoire, tant qu’on y est autant se cultiver un peu, le mot <<dashiki>> vient du Yoruba ghanéen <<danshiki>> qui signifie <<chemise>>. Si le modèle Dashiki vient du Ghana (Afrique de l’Ouest), le tissu, lui, est bien éthiopien (Afrique de l’Est). Ses origines éthiopiennes lui ont d’ailleurs valu le surnom d’ << Addis Abeba >> dans certaines régions d’Afrique francophone.
Aujourd’hui encore, au Cameroun et dans les deux Congos, ce mythique boubou a à nouveau été renommé en << Ya Mado >> grâce au clip du son culte << Mascara >> où le chanteur congolais Fabregas et tous les figurants l’arboraient en effectuant la danse dite du <<Ya Mado>>. Peu importe le surnom que vous lui donnez dans votre pays, le Dashiki est et restera une pièce incontournable de la garde-robe en Afrique subsaharienne. Je ne sais d’ailleurs s’il existe même des Africains Noirs n’ayant jamais arboré ce boubou dans leur vie 😆 . Il existe en plusieurs déclinaisons, des couleurs aussi colorées les unes que les autres. Il se porte de différentes façons, aussi bien en tunique, qu’en boubou ou en robe or whatever you want, selon la morphologie et la personnalité de chacun.
Ce Dashiki vous l’aurez remarqué, je l’aime énormément, particulièrement parce qu’à défaut d’avoir le drapeau de mon pays imprimé sur un vêtement, j’ai ce Dashiki aux couleurs du Brésil Gabon pour me le rappeler : toujours un peu de chez moi, partout où je vais . Le mettre en scène au bord de la Seine, c’est un peu pour moi la même chose qu’a pu ressentir Neil Armstrong lorsqu’il est allé fièrement planter le drapeau américain sur la Lune. En rentrant à la maison ce soir-là, j’ai croisé dans le bus, une jeune ado Blanche, arborant un Dashiki blanc à motifs roses et une paire de Converse aux pieds. On s’est juste souri mutuellement, mais au fond, j’étais fière. Fière qu’avant moi, elle ait rencontré, ou vu quelqu’un d’autre arborer cette légendaire chemise typiquement africaine, puis qu’elle se soit dit : << tiens, il est magnifique ce boubou, je vais l’acheter moi aussi ! >> Il n’y a définitivement pas meilleur ambassadeur de notre culture que nous-mêmes les ami(e)s.
Vus dans l’article :
- Dashiki jaune : tous les coloris de cette chemise sont vendus dans tous les marchés en Afrique, sinon des similaires sont disponibles sur afrikrea.com
- Baskets blanches : Asos
- Short : ancien jeans de chez H&M découpé aux ciseaux
- Coiffure : Fulani braids