Il y a un an, jour pour jour, j’étais en plein travail. Affalée sur mon lit au lieu de faire les cent pas, comme on me l’avait si bien conseillé à maintes reprises😂. Quasiment 3 mois à participer à des cours de préparation à la naissance, pour qu’au final j’oublie TOUT le jour J. Rien, mais absolument RIEN, ne s’est passé comme je me l’étais imaginé 😆 . Mon accouchement a été une très belle expérience. Sur le coup, soyez en sûrs, je ne rigolais pas du tout. Mais un an après, en y repensant, je me suis dit que ça valait peut-être le coup que je vous révèle enfin les coulisses dudit accouchement…
Previously, before my childbirth…
Le 24 au matin, mes parents avaient été récupérés sur Paris par le père de mon fils. Et pendant ce temps, moi je me remettais de mon excursion de la veille. Un 23 avril, j’allais aux urgences, munie de ma valise de maternité. Des heures après y être arrivée : « fausse alerte, le travail n’a pas commencé madame ! » Je rentrais bien déçue. Parce que cette fois-ci encore, j’ai cru que c’était la bonne. Il y avait eu tous les signes ! Vous savez, ceux-là auxquels on vous demande de prêter attention, car annonçant les prémisses de l’accouchement. Et pourtant, rien ! C’était pas pour aujourd’hui. Découragée, je rentre à la maison préparer l’arrivée des parents. Leur venue est bien confirmée pour demain. Après de longues années sans se voir, me voilà à quelques heures de les serrer à nouveau dans mes bras.
Une fois là, on a versé des larmes de joie, pris des nouvelles et kongossé bien comme il faut. Maman m’a fait me lever de ma chaise et m’a placée en face d’elle. Elle a pris une gorgée d’eau qu’elle a recrachée en aspergeant mon ventre. Les mots accompagnants ce geste étaient simples : » On est arrivé, tu peux maintenant sortir ! » Je ne sais par quel mécanisme le message a été transmis, mais dès le lendemain, bébé a décidé qu’il était temps pour lui d’arriver. Mon travail a donc commencé un 25 avril 2019.
Comme je vous le disais plus haut. Les fameux « prends les escaliers !« , « marche longtemps ! » pour aider à la descente de bébé ne m’ont pas servi à grand chose. J’étais trop fatiguée. Je restais allongée des heures durant. Je n’avais pas mal du tout (en tout cas, pas encore hein). Mais je voulais juste dormir. J’ai passé cette journée allongée.
Les choses ont commencé à se corser aux alentours de 17 h…
Je commençais à ressentir des picotements dans le bas du dos et en dessous du ventre… Un peu comme des douleurs de règles. Et au fil des heures, elles se sont intensifiées. Ma maman, la plus sereine de nous tous, disait : » non, ce n’est pas encore le moment ! attendons encore. » Elle était déjà passée par là, elle aurait certainement su reconnaître le « bon moment » mieux que moi.
Toujours est-il qu’à 23 heures, je n’en pouvais déjà plus d’attendre à la maison. Je suis allée tranquillement prendre une douche. J’ai pris ma valise et je suis sortie. En partant, je lançais un simple : « moi j’y vais, si vous voulez, vous me rejoindrez plus tard ! » Mon Papounet inquiet m’a emboîté le pas. N’ayant pas trop le choix, maman aussi s’est chaussée pour nous rejoindre. Et voilà qu’on est parti, comme trois mousquetaires en quête d’aventures, sans taxi, ni voiture. J’avais besoin de marcher. Et en plus, le CHU de Rouen se trouvait à 5 minutes à pied de chez moi.
Les Rouennais, saviez-vous que le feu tricolore du carrefour Saint-Hilaire mettait plus de temps à passer au rouge qu’une contraction d’accouchement ? Je le sais, parce que figurez-vous que j’ai été à deux doigts de traverser sans tenir compte des voitures qui défilaient. Accroupie en plein carrefour, avec pour seul appui le bras de mon papa, lui qui était complètement dérouté de ne pas pouvoir me soulager plus que ça. C’était là ma position antalgique. J’entends encore la voix de ma maman qui disait : « on aurait mieux fait d’appeler un taxi » 😂. Têtue comme une mule, j’avais dit : « non, c’est juste à côté, voyons ! »
On a fini par traverser pour rejoindre l’hôpital.
5 minutes de trajet qui se sont très vite transformées en une bonne trentaine de minutes. En réalité, je ne sais plus trop, j’avais perdu toute notion du temps. C’était long, TRÈS LONG. Et j’étais trop fière pour admettre que j’aurais dû écouter Mummy qui voulait appeler un taxi. Heureusement, à l’hôpital, la prise en charge a été très rapide. À ma seule tête, l’équipe médicale savait que le travail avait bel et bien commencé. On était très loin de la maman blogueuse très apprêtée qui avait débarquée 2 jours avant, en pensant qu’elle allait être gardée. Lors de cette fausse alerte-là, j’avais même eu le temps de prendre une longue douche, de me maquiller, de faire des selfies et même d’exécuter une danse devant le miroir de ma salle de bain. Encore aujourd’hui j’en rigole tellement il me paraît évident qu’il ne s’agissait vraiment pas du « BIG DAY ».
Revenons à notre jour J.
J’ai été installée en salle de naissance. J’avais eu mes copines pour me coacher toute la journée. « Tu pourras contrôler ta douleur, tout se passe dans ta tête ». Ces mots rassurants m’ont accompagnée tout du long. Ma mère aussi a été d’un très grand soutien. Je n’aurai certainement pas pu tenir jusqu’au bout si elle n’avait pas été là. Quand j’y repense, c’est une énième étape de ma vie que j’ai franchie à ses côtés. Toutes les deux à se contredire mutuellement sur à peu près TOUT en salle d’accouchement😂. De ma façon à gérer les contractions, à celle de demander un ballon, un bain, un verre d’eau.😂 BREF, ça a été un véritable sketch ! Mon père resté en salle d’attente priait. Il faut dire qu’après des mots d’encouragements, un bisou sur le front et un « tout va bien se passer », on s’était laissé tout à l’heure. Je le savais inquiet de l’autre côté. Conscient que la prochaine fois qu’il reverrait son petit bébé, elle serait devenue une toute autre femme.
Les minutes se révélaient être interminables.
Dans ma tête tout se mélangeait. À qui ressemblera-t-il le plus ? Combien de temps va durer l’accouchement ? Serai-je à la hauteur ? Vais-je seulement y survivre ? En salle de naissance, à mesure que la douleur s’intensifiait, les heures s’écoulaient de plus en plus lentement. En revanche, il était plus que certain désormais que mon fils ne naîtrait pas un 25 avril. Le regard vide, je lorgnais l’horloge suspendue sur le mur en face de moi. Il était minuit passé, et donc officiellement le 26.
Dans mon for intérieur, je me demandais si je pourrais supporter la douleur des contractions 24 petites heures supplémentaires ? Il était hors de question pour moi que cet enfant naisse le même jour que son Papa 😂! Pour la petite histoire, il est bel et bien né le même jour que son père. J’avais donc également perdu ce pari-là. Une attente interminable, un bébé qui n’a pas pleuré tout de suite car endormi (oui, oui, je vous assure). Mais surtout un bébé en pleine forme qui représentait le monde entier lorsqu’on me l’a posé sur ma poitrine.
Je vous raconterai certainement d’autres épisodes de cette aventure dans un prochain épisode. A bientôt les Rooters !